L’eglise

HISTOIRE DE L’EGLISEphoto_eglise_2000

Monsieur André MENETREZ, pérousien passionné d’histoire et de généalogie, évoque notre église et son histoire (d’après le dictionnaire des paroisses et le livre de la fabrique).

La localité de Pérouse est mentionnée dans des documents religieux de l’époque depuis 1347 comme faisant partie de la paroisse de Phaffans.

En 1573 l’église relève de l’Evêché de Bâle doyenné du Sundgau. Cependant en 1590, elle est toujours mentionnée comme filiale de Phaffans et est desservie par un chapelain de Phaffans au début du 17èmesiècle.

En 1621 saint Mathieu est cité comme patron du maître autel et signalé au chœur de l’église. Un autel consacré à saint Humbert est signalé hors du cœur. L’église dépend du doyenné de Masevaux en 1667.

Dans des textes de 1749 elle est mentionnée en mauvais état. Des travaux importants sont réalisés en 1756 et font l’objet d’un mémoire. L’église est d’ailleurs mentionnée en 1772 comme « mise à neuf depuis quelques années ». On signale la même année que le chœur mesure 15 pieds, 19 pouces de long sur 15 pieds, 6 pouces de larges et 17 pieds de haut. En 1780, on estime que le bâtiment contient 700 places.

Le premier titulaire, Jean-Pierre Richardot est installé le 23 décembre 1773.

Elle est érigée en « Vicariat perpétuel » en 1774.

La nouvelle paroisse relève du diocèse de Bâle, décanat de Masevaux, jusqu’au premier octobre 1782, date à laquelle elle est rattachée à l’archevêché de Besançon doyenné de la Haute Alsace. On peut trouver dans un vieux parchemin « mémoire des ouvrages de maçonnerie pour la réfection de l’église de Perouze », daté du 11 décembre 1782, une mention concernant une somme de 2354 livres et 6 deniers permettant de supposer que des travaux furent entrepris à cette époque.

A la création du département du Haut-Rhin et de l’arrondissement de Belfort, qui fait partie de ce département, elle se trouve rattachée à l’archevêché de Strasbourg.

En l’an XII de la république (1804) au recensement, il est fait mention de deux autels consacrés à la vierge et à saint Hubert.

En 1814 lors du siège de Belfort qui dura 114 jours (rédition du château le 16 avril 1814) les armées autrichiennes incendièrent le village. Il ne resta que trois maisons occupées par les troupes et l’église subit des destructions. Les registres de Catholicité furent détruits.

Au troisième siège de Belfort en 1870, le village a subi d’importants bombardements, incendiant l’école et détruisant en partie le clocher de l’église. Une subvention du ministère des cultes permit de faire les réparations, la commune étant déjà « trop surchargée par les dépenses nécessitées par la reconstruction de la maison d’école incendiée par les Prussiens » (texte de la délibération du Conseil de fabrique du premier janvier 1874). Les bancs, les vitraux (restaurés en 1994) et les tableaux du chemin de croix datent de cette époque.

Une « restauration » (dont il est permis de douter de cette appellation) a été réalisée en 1957.

En 1970 l’Abbé Jean Devillers aidé de quelques bonnes volontés a posé le dallage actuel en marbre de Comblanchien.

La municipalité a réfectionné le clocher et la toiture de l’église suite à la foudre en 1973, 1975 et 1997.

L’intérieur de l’église a été restauré en 1995 (réfection des plâtres, peintures, installation de nouveaux lustres).

LES QUATRE CLOCHES DE PEROUSE

Les fondeurs de cloches savent qu’ils travaillent pour l’avenir, aussi gravent-ils en relief toutes les informations utiles.

Monsieur André MENETREZ nous retranscrit ici les textes des inscriptions circulaires en quatre lignes et dans l’ordre où les cloches sont situées dans le clocher.

Petite cloche :

« Fondue en 1862 sous l’administration de Monsieur Jean-Baptiste Boulanger, maire de Pérouse, je dois le jour aux dons des habitants. J’ai été bénite sous l’invocation de saint Joachim, de saint Joseph et de saint Jean François Xavier par Monsieur jean Baptiste Lomme, curé de la paroisse. J’ai pour parrain Monsieur François Xavier Sandot et pour marraine Madame Joachim Turillot, épouse de Monsieur Jean Baptiste Turillot. »

Grosse cloche :

« Don de Jean Claude Ménétré. J’ai été fondue en 1862 sous l’administration de Monsieur Jean Baptiste Boulanger, maire de Pérouse. J’ai été bénite sous l’évocation de la sainte Vierge, de saint Claude et de saint Mathieu, patron de la paroisse, par Monsieur Jean Baptiste Lomme, curé de la paroisse. J’ai pour parrain Monsieur Jean Claude Ménétré, bienfaiteur de l’église, époux de Madame Marie galop et pour marraine Mademoiselle Alphonsine Menetrez, fille de François Mathieu Menetrez, ex-maire et parrain de l’ancienne cloche et de son épouse Sophie Ménétré. »

Moyenne cloche :

« J’ai une nouvelle forme, fondue en 1862 sous l’administration de Monsieur Jean Baptiste Boulanger, maire de Pérouse. J’ai été bénite sous l’invocation de Sainte Marie et sainte Anne et de saint Jean Baptiste par Monsieur Jean Baptiste Lomme, curé de la paroisse. J’ai pour parrain Monsieur Jean-Baptiste boulanger, maire de la commune, époux de Madame Catherine Huguenot et pour marraine Madame Marie Anne Ménétré, veuve de Monsieur Georges Chalet. »

Les trois cloches portent des décorations. Les attaches sont moulurées. Sur la partie basse évasée sont moulés en relief les saints nommés à la bénédiction, au bas des bordures de fleurs et d’abeilles.

Et voilà de trois. Mais pourquoi quatre dans le titre ?

Figurez-vous que dans le clocher de l’église de Voisey (Haute-Marne) près de Bourbonne-les-Bains, on trouve parmi les trois cloches une petite de 560 kg, nommée « Mathieu » et sur laquelle on peut lire l’inscription circulaire en cinq lignes :

« Gloire à dieu au plus haut des cieux adorez-le. J’ai été bénite en 1838 par monsieur Edouard Cuenin, curé de Pérouse. J’ai eu pour parrain Monsieur François Menetrez, maire, et pour marraine Madame Augustine Menetrez, fille de Jean Baptiste. Jean Claude Menetrez, adjoint. S.L. Sury, instituteur, tous de la commune ».

Dans le livre de Fabrique de Pérouse, on trouve le texte explicatif de cette quatrième cloche fondue en 1838 :

« Pendant le courant de l’hiver de l’année 1861-1862 les habitants de la paroisse de Pérouse n’ayant alors qu’une seule cloche pesant environ quatorze quintaux décidèrent l’acquisition de deux nouvelles cloches et de faire refondre l’ancienne afin de l’harmoniser avec les nouvelles. »

Le fondeur a, sans doute, préféré revendre la cloche et en couler trois qui soient en concordance.

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